Homélie dimanche 6 août: La Transfiguration!

C’était la fête de la Transfiguration … Ah comme nous aimerions être témoins d’un tel événement, ça réglerait bien des problèmes de notre foi !

Bel été!

Roger

PS : je vous signale que je vends ma voiturecitroën C4 HDi 115 BVM6 Millenium

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proposition argus donc de 9 500 €

ET JE LA VENDS 9 000 €

Evidemment, ça m’arrangerait bien d’avoir cet argent pour aller au Burundi et pouvoir faire du bien avec une partie de cette somme !

 

La semaine dernière, rappelez-vous, l’évangile qui nous était proposé était celui du trésor découvert dans un champ. J’avais commencé mon homélie en disant : « Le veinard ! Ce n’est pas à nous que ça arriverait de trouver un trésor ! » Je pourrais commencer cette homélie en reprenant ces mêmes mots : « Les veinards, ce n’est pas à nous que ça arriverait d’être témoins de la Transfiguration ! » Oui, parce que, si trouver un trésor, ça mettrait du beurre dans les épinards de nos comptes en banque, être témoin de la transfiguration, ça pourrait enrichir considérablement notre foi.

En effet, on imagine sans peine que la foi de Pierre, Jacques et Jean, après cet événement de la Transfiguration dont ils ont eu le privilège d’être les témoins, n’était plus tout à fait comme avant, n’était plus tout à fait comme la foi des autres apôtres qui, eux, n’avaient pas été témoins de l’événement. Il faut vraiment  nous remettre dans le contexte. Les apôtres, tous les apôtres, ont eu une 1° rencontre avec Jésus, différente pour chacun, une rencontre qui les a séduits et qui leur a permis de tout quitter pour se mettre à la suite de Jésus. Mais quand ils ont commencé à le suivre, qu’avaient-ils compris de Jésus ? Sûrement qu’il était un homme pas comme les autres, qu’il était un maître de sagesse dont le discours surpassait le discours des autres notamment parce que lui, il ne se contentait pas de dire de belles paroles, mais il vivait ce qu’il disait. Et puis, il y avait ces actes de puissance qu’il était capable d’accomplir et ces nuits qu’il passait à prier Dieu manifestant par là qu’il avait un lien unique à Dieu. Mais, pour eux, Jésus restait un homme, bien meilleur que tous les autres, certes, mais un homme … et comment aurait-il pu en être autrement ?

 

Après la Transfiguration, il était désormais clair, pour Pierre, Jacques et Jean, que ce Jésus qu’ils avaient pris le risque de suivre était bien plus qu’un maître de sagesse. Ils commençaient à entrevoir qu’il avait un lien unique avec Dieu et peut-être même qu’il était au moins autant du côté de Dieu que du côté des hommes. Jésus leur avait interdit d’en parler aux autres, mais entre eux, ils devaient, de temps en temps, se rappeler cet événement. Dans les moments bénis où tout semblait réussir à Jésus, où les foules le suivaient et l’écoutaient avec enthousiasme ils devaient se faire un clin d’œil complice se rappelant de la voix venue du ciel, entendue au sommet de la montagne, quand ils étaient baignés de la lumière divine. Ils devaient aussi se rappeler mutuellement cet événement quand plus rien n’allait comme ils l’auraient souhaité, quand ils ne comprenaient plus Jésus, quand ils ne comprenaient plus ce qui lui arrivait. Peut-être bien d’ailleurs qu’au moment de son triple reniement, ce qui a sauvé Pierre qui était plongé dans une culpabilité qui aurait pu le conduire à commettre le pire, c’est un clin d’œil de Jean qui était là, présent avec lui, comme il l’était à la Transfiguration et que c’est grâce à lui qu’il n’a pas fait comme Judas. C’est sûr, quand on a vécu un événement comme celui de la Transfiguration, ça oriente durablement une vie, même si ça ne fait pas immédiatement de ceux qui l’ont vécu des personnes sans reproches, on le voit bien avec Pierre, n’empêche qu’après, c’est sûr, ce n’est plus du tout comme avant. Les autres apôtres n’ont pas été témoins de la Transfiguration, mais ils ont fait une expérience semblable après la résurrection de Jésus quand il leur est apparu. Thomas a d’ailleurs été tellement saisi par cette expérience qu’il s’est écrié : Mon Seigneur et mon Dieu ! Quel beau cri de foi qui montre que Jésus est devenu, pour lui, bien plus qu’un homme exceptionnel.

D’ailleurs, voyez-vous, je crois qu’on ne peut pas tenir toute une vie dans la foi sans avoir été, nous aussi, témoins, d’une manière ou d’une autre d’une telle expérience. Evidemment, ce que nous pouvons vivre ne peut pas ressembler totalement à ce qu’ont vécu Pierre, Jacques et Jean sur le Mont Thabor, ni même à ce qu’ont vécu les autres apôtres après la résurrection. Je crois même que ce qui nous sera donné, c’est l’inverse : nous ne verrons pas Jésus qui transfiguré devant nous, mais ce sont les yeux de notre cœur qui seront transfigurés. Et c’est ainsi que nous deviendrons capables de reconnaître, dans la foi, que Jésus est bien plus qu’un homme exceptionnel. Parce que, si Jésus n’est qu’un homme exceptionnel, nous ne tiendrons pas toute notre vie dans la foi, dans la fidélité à la foi. Pour tenir, particulièrement aux heures difficiles, nous avons besoin d’avoir reconnu en lui le Fils de Dieu. Tant que, d’une manière ou d’une autre, nous n’avons pas poussé le même cri de foi que Thomas, nous ne sommes pas encore devenus de vrais croyants. C’est pour cela qu’il faut supplier le Seigneur qu’il vienne transfigurer les yeux de notre cœur.

Le curé d’Ars dont nous avons célébré la fête vendredi est une belle illustration de ce que je suis en train de dire. Mi-septembre, je vais retourner prêcher des retraites pour les prêtres du Burundi, je prendrai comme référence la figure du curé d’Ars. Pour préparer, je suis en train de relire à peu près tout ce qui a été écrit à son sujet et je suis frappé des témoignages de ceux qui l’ont connu. Ils disaient que, lorsqu’il était en prière devant le Saint Sacrement, il avait régulièrement de petits sourires qui illuminaient complètement son visage, laissant imaginer qu’il voyait réellement celui qu’il contemplait dans le Saint Sacrement. Je ne pense pas qu’il le voyait, en tout cas, il n’a jamais dit qu’il avait bénéficié de telles grâces. Par contre, les yeux de son cœur, étaient transfigurés et devenaient capables de reconnaître véritablement Jésus dans ce signe, à première vue si déconcertant, du pain eucharistique.

Mais il n’y a pas que face au pain eucharistique que les yeux de notre cœur peuvent être transfigurés pour reconnaître véritablement Jésus. On sait maintenant que Mère Térésa a vécu une nuit de la foi épouvantable. Dans les deux heures d’adoration quotidienne qu’elle faisait au milieu de ses sœurs, elle était dans le brouillard le plus profond, elle ne voyait rien, elle ne sentait rien finissant même parfois par se demander si elle ne se faisait pas illusion. Par contre, devant les pauvres et, particulièrement devant les pauvres les plus défigurés, les yeux de son cœur étaient transfigurés, elle reconnaissait Jésus. Un journaliste la voyant un jour soigner avec tant d’amour un lépreux dont les plaies étaient repoussantes tant par la vue que pour l’odeur lui dit à la sortie : « ma mère, je ne sais pas comment vous avez fait, pour 10 000 dollars, je ne l’aurais pas fait ! » Et elle lui répond : « mais moi, même pour un million de dollars, je ne l’aurais pas fait ! C’est pour l’amour de Jésus que je l’ai fait ! » Les yeux de son cœur étaient transfigurés de manière quasi-permanente devant les pauvres qu’elle recueillait et c’est de cette manière qu’elle arrivait à tenir bon dans sa mission.

Alors demandons au Seigneur qu’il nous fasse la grâce de vivre cette expérience qui transfigurera les yeux de notre cœur, expérience qui nous rendra capable de le reconnaître pour ce qu’il est vraiment et c’est ainsi que, nous aussi, nous pourrons tenir dans la foi et nous écrier : Mon Seigneur et mon Dieu.

Père Roger Hébert