Faire mémoire des Apôtres, de leurs enseignements et de leur témoignage signifie se souvenir des racines communes sur lesquelles nos Églises sœurs sont fondées, mais aussi prendre conscience de la mission commune au service de l’Évangile, pour générer une nouvelle humanité, tendre vers Dieu.
Dans de nombreuses sociétés qui se disaient traditionnellement chrétiennes, à côté de brillants exemples de fidélité Seigneur Jesus-Christ, on assiste à une offuscation progressive de la foi chrétienne, qui n’affecte plus les choix des individus ni les décisions publiques. Le mépris de la dignité de la personne humaine, l’idolâtrie de l’argent, la diffusion de la violence, l’absolutisation de la science et de la technologie, l’exploitation inconsidérée des ressources naturelles ne sont que quelques signes sérieux d’une réalité tragique à laquelle nous ne pouvons pas nous résigner. Je suis entièrement d’accord avec ce que le Patriarche œcuménique, Sa Sainteté Bartholomée a dit dans son discours lors de sa récent visite à Rome pour participer à la conférence internationale sur “les nouvelles politiques et styles de vie à l’ère numérique”: “Nous rejetons l’expression cynique “il n’y a pas d’alternative” (…). Il est inacceptable que les formes alternatives de développement et la force de la solidarité sociale et de la justice soient ignorées et calomniées. Nos Eglises peuvent créer de nouvelles possibilités de transformation pour notre monde. En fait, l’Eglise elle-même est un événement de transformation, de partage, d’amour et d’ouverture. (…) Dans nos Eglises, nous faisons l’expérience de la certitude bénie que l’avenir n’appartient pas à l’ “avoir” mais à l’ “être”, non à la “pleonexia” (en grec, cupidité, ndlr) mais au “partage”, non à l’individualisme et à l’égoïsme mais à la communion et à la solidarité: il n’appartient pas à la division mais à l’amour”.