Pourquoi je pars au Burundi ?

L’édito du dernier numéro du journal Contact qui arrive ces jours répond de manière développée à cette question. Pour ceux qui n’ont pas le journal, voilà quelques mots d’explication.

Bien sûr, il y a assez de travail ici pour m’occuper ! Mais je crois qu’il est bon que nous gardions nos cœurs ouverts pour répondre aux appels qui sont lancés … surtout quand ils sont lancés par des Églises pauvres qui vivent des situations difficiles. Le Burundi est un tout petit pays d’Afrique centrale qui va mal depuis des années et des années. L’O.N.U. demande que soit engagée une démarche pour qualifier de crimes contre l’humanité les massacres, disparitions qui ont eu lieu à grande échelle ces dernières années et qui, hélas, continuent encore même si, aujourd’hui, ils sont moins nombreux. Le pays est très majoritairement catholique, vous imaginez que dans cette situation, l’Église joue un rôle important pour dénoncer les abus, transmettre une information objective et, surtout, soutenir l’espérance de tous ceux qui n’en peuvent plus de ces luttes fratricides.

Mais le clergé est fatigué de ces années de conflit, ils sont d’ailleurs souvent pris pour cibles par les rebelles d’un camp ou d’un autre. Beaucoup m’ont raconté avoir été pris en otage des journées entières avec des rebelles pointant à tout instant un fusil chargé sur leurs tempes. Tous ont été témoins de massacres, d’enlèvements. Tous ont dû célébrer des funérailles poignantes de familles entières décimées par cette violence.

Il y a quelques années, j’avais fait la connaissance d’un prêtre du Burundi, responsable, à la capitale, d’un Foyer de Charité (l’œuvre de Marthe Robin commencée à Chateauneuf de Galaure dans la Drôme). Il m’avait demandé de venir prêcher des retraites pour les prêtres pour les aider à retrouver le souffle nécessaire pour faire face au ministère éprouvant qu’ils exercent. J’y suis allé il y a deux ans, j’y retourne et cette fois, j’emmène avec moi la relique du cœur du curé d’Ars. Lui qui a dû faire face à tant d’épreuves saura, mieux que moi, les réconforter et les relancer.