Une parole du Pape François pour cette semaine

Souvent, le désir de liberté qui est le grand don de Dieu à sa créature, a pris des formes déviées en engendrant des guerres, des injustices, des violations des droits humains. Chrétiens fidèles à l’Evangile et conscients de la responsabilité que nous avons envers tous nos frères, nous sommes appelés à être attentifs et vigilants pour que le risque de la liberté ne perd pas sa signification la plus haute et la plus engageante: risquer en effet signifie se mettre en jeu et c’est notre premier appel.

Tous ensembles, nous devons nous engager pour éliminer ce qui prive les hommes et les femmes du trésor de la liberté et en même temps retrouver le goût de cette liberté qui sait protéger la maison commune que Dieu nous a donné. Nombreuses sont les situations, encore aujourd’hui, où les hommes et les femmes ne peuvent pas faire fructifier leur liberté, ne peuvent pas la risquer. J’en souligne trois: l’indigence, la domination de la technologie, la réduction de l’homme à un consommateur. Malgré ces déviations, le désir de chacun de nous de prendre le risque de la liberté n’est pas amoindri, même en celui qui a vécu ou vit des situations d’esclavage et d’exploitation.

La liberté vécue ne se limite pas à gérer ce qui arrive parce qu’elle contient toujours en elle quelque chose qui vise plus loin. La liberté ne tue jamais les rêves mais construit dans la vie ce que beaucoup désirent mais n’ont pas le courage de poursuivre. Être libres est certainement un défi, un défi permanent: cela fascine, captive, donne du courage, fait rêver, crée espérance investit sur le bien, crée l’avenir, contient donc une force qui est plus forte que tout esclavage. Le monde a besoin de personnes libres. Plus la personne humaine croît et mature et se sanctifie, plus elle entre en relation, quand elle sort d’elle-même pour vivre en communion avec Dieu, avec les autres et avec toutes les créatures.

Ainsi elle assume dans son existence ce dynamisme trinitaire que Dieu a imprimé en elle depuis sa création. Tout est lié et cela nous invite à mûrir une spiritualité de la solidarité. Une solidarité globale qui jaillit du mystère de la Trinité. Pour cela, la liberté de l’homme se découvre jusqu’au bout quand elle comprend qu’elle est générée et soutenue par la liberté amoureuse du Père, qui se révèle dans le Fils, dans le visage de la Miséricorde. Sous son regard plein de compassion, tout homme peut toujours reprendre le chemin du risque de la liberté.