Homélie dimanche 17/06 : Je te bénis, Seigneur pour la merveille que je suis !

Excusez le retard ! 

C’était la messe des familles et il me fallait ensuite prendre le temps d’écrire (et d’arranger !) l’homélie que je n’avais pas écrite !

Je donne une idée de cadeau pour la fête des pères, un cadeau pour le Père du ciel, la fête des pères et passée mais le cadeau reste d’actualité !

Bonne semaine

Roger

 

Certaines personnes, quand elles se regardent dans le miroir ne voient qu’une chose : ce qui ne va pas ! Le nez trop petit, trop grand, les oreilles pas assez collées ou trop, les yeux qui ne sont pas de la couleur souhaitée … ! Ce n’est pas très chrétien d’agir ainsi, il serait préférable, en se regardant, de proclamer ce que dit le psaume 138 (dans la version liturgique) : je te bénis, Seigneur pour la merveille que je suis ! Merveille, non pas parce que je serais plus beau, plus fort, plus intelligent que les autres, mais je suis une merveille parce que je suis créé par Dieu, lui-même. Le Dieu tout-puissant qui a tout créé, le ciel et la terre, les mers et tout ce qui vit, le Dieu tout-puissant m’a voulu, m’a créé, alors, oui, je peux et même je dois dire : je te bénis, Seigneur pour la merveille que je suis !

 

En tout cas, c’est ainsi que Dieu nous regarde, comme une merveille, comme sa merveille. Ce ne sont jamais nos défauts que Dieu voit en premier, mais nos possibles, nos capacités. Et c’est pour cela que Jésus nous a raconté les deux histoires que nous venons d’entendre dans l’évangile.

  • La 1° nous parlait de la graine qui pousse toute seule. C’est vrai que c’est formidable, une fois la graine semée, le paysan ne se met pas à genou devant chacune d’elle en les suppliant de pousser ! Il n’attend pas que la plante commence à sortir de terre pour tirer dessus afin qu’elle grandisse. Il sème et ensuite, il fait confiance et ça pousse tout seul ! Notre responsabilité, c’est de veiller à ce que les mauvaises herbes ne viennent pas étouffer ce qui pousse.

 

  • La 2° nous parlait d’une graine toute petite et qui contient en elle une telle puissance qu’elle peut donner naissance à un arbre. Une minuscule graine peut donner naissance à un grand arbre, c’est inouï !

 

Vous le voyez, ce sont deux histoires extrêmement riches de promesses que nous raconte Jésus. Et pourquoi est-il aussi optimiste ? Tout simplement parce qu’il connaît la valeur, la puissance de cette graine qui est semée. Il est évident que Jésus ne veut pas faire un cours d’agronomie en nous racontant ces deux histoires, il veut nous parler de l’amour qu’il est venu semer dans nos cœurs, un amour qu’il puise en Dieu lui-même, c’est dire qu’il peut être confiant dans la qualité et la puissance de la graine.

 

Du coup, on comprend que Dieu, quand il nous regarde, voit d’abord tous les possibles, il est totalement confiant : pour peu que nous apportions un minimum de collaboration, l’amour semé dans nos cœurs pourra porter de très beaux fruits. Comme il est bon de reprendre conscience de cela : il y a dans nos cœurs une puissance de vie et d’amour qui ne demande qu’à se développer. Une autre parabole bien connue, celle des terrains, viendra expliquer pourquoi ça ne marche pas toujours en parlant de nos cœurs parfois durs comme un chemin pierreux ou encombrés par des buissons épineux, mais cette parabole confirme que lorsque nos cœurs sont bons, la récolte dépasse toute espérance précisément parce que ce qui est semé par Dieu porte une puissance extraordinaire.

 

C’est la fête des pères, c’est donc la fête de notre Père du ciel, il serait bon que chacun de nous puisse lui faire un cadeau, un beau cadeau ! Or nous sommes souvent en mal d’idées quand il s’agit de faire des cadeaux, alors, je vous en propose une !

 

Faisons-lui un double cadeau … avec tout ce qu’il nous donne, il mérite bien un triple cadeau !

  • 1° cadeau : Nous regarder comme il nous regarde : sans désespérer, sans voir d’abord nos défauts, mais en osant proclamer : je te bénis pour la merveille que je suis ! Je rappelle qu’il ne s’agit pas de fanfaronner et de devenir orgueilleux, mais de reconnaître que je suis merveilleux parce que créé par son amour.

 

  • 2° cadeau : Regarder les autres comme il les regarde, sans voir en premier leurs défauts, ce qui me dérange, ce qui m’agace … et voir les possibles en chacun, croire que rien n’est jamais figé, que l’autre peut toujours changer. A ce sujet, le pape François ne cesse de parler des méfaits de la médisance, à croire que c’est un sport régulièrement pratiqué au Vatican et lui qui aime le sport, ce sport-là, il le déteste et aimerait bien qu’il ne puisse plus être joué dans l’Église.

 

  • 3° cadeau : Regarder les autres comme il les regarde en se redisant que chaque être humain est une merveille. Ce matin, avec les enfants, nous avons parlé de la création, de la beauté de la création et de son nécessaire respect. Mais, dans la création, ce qu’il y a de plus précieux, c’est l’être humain et c’est d’abord de lui dont il faut se soucier. Ce qui s’est passé cette semaine avec le bateau Aquarius chargé de personnes ayant fui un quotidien infernal nous montre qu’il y a bien des progrès à faire ! Si ce bateau avait été chargé de 600 pandas, le monde entier aurait cherché à l’accueillir ! L’attitude de tant et tant hommes vis à vis de leurs frères éprouvés ne peut pas ravir le cœur de Dieu. Un père ne peut être content que lorsque ses enfants vivent en frères !

 

Oui, prenons l’engagement de faire ce triple cadeau tout en sachant que pour faire ces cadeaux, nous sommes bien démunis, un peu comme des enfants qui voudraient faire un beau cadeau à leur papa et qui n’ont pas d’argent ! Je me rappelle, que lorsque j’étais enfant, mon père n’avait jamais un sous et quand il voulait faire un cadeau à ma mère, il lui demandait de l’argent ! Ma mère était quand même bien touchée par l’intention ! Eh bien, ayons cette même simplicité de dire à notre Père du ciel : voilà, j’ai le projet de te faire un très très beau cadeau, un triple cadeau qui va ravir ton cœur, mais je n’ai pas les moyens, je n’ai pas les ressources en moi pour te l’offrir, alors donne-moi ce qu’il faut pour que je puisse te faire ce cadeau. Nul doute que le Seigneur mettra une bonne réserve de graines d’amour dans nos cœurs pour que nous finissions par avoir un cœur semblable au sien, un cœur qui nous rendra capable de nous regarder et de regarder les autres comme lui-même nous regarde tous et chacun !

 

 

Père Roger Hébert