Une parole du Pape François: À quelle table est-ce que je veux me nourrir?

Il y a des mets qui viennent de la table du Seigneur (vie, amour, éternité…) et d’autres de la table de l’esclavage (argent, succès, vanité, pouvoir…). Le tout est de savoir à quelle table, moi croyant, je veux manger! Se laisser nourrir par le Seigneur et bâtir son existence non pas sur les biens matériels mais sur la réalité qui ne périt pas: les dons de Dieu, sa Parole et son Corps, c’est cela vivre l’expérience de la foi. Le peuple élu, durant sa longue marche dans le désert a regretté la viande et les oignons qu’ils mangeaient en Égypte à la table de l’esclavage, et une fois installé, ils ont couru le risque d’oublier les tristes événements de leur passé. Le peuple chrétien, lui aussi, courte risque d’oublier et de se laisser tenter par cette abondance de propositions de nourriture qui ne viennent pas du Seigneur et qui, apparemment, satisfont davantage; l’argent, le succès, la vanité, le pouvoir et l’orgueil… Il est impératif que le chrétien ne perde pas sa mémoire, ne la rende pas prisonnière de sélections égoïstes et mondaines. Il faut que cette mémoire soit vivante, qu’elle lui permette de reconnaître le faux pain qui leurre et qui corrompt parce que fruit de l’égoïsme, de la suffisance et du péché, et de s’asseoir à la table de mets, certes peut-être pas aussi appétissants que certains plats qui nous offre le monde, mais qui répondent à notre vraie faim: une faim profonde qui est dans l’homme et qui ne peut pas être satisfaite par la nourriture ordinaire: une faim d’amour, une faim d’éternité.

Jésus nous donne cette nourriture dans l’Eucharistie: son Corps est la vraie nourriture sous les espèces du pain; son Sang  est la vraie boisson sous les espèces du vin. Ce n’est pas simplement un aliment avec lequel rassasier nos corps, comme la manne; le Corps du Christ est le pain des derniers temps, capable de donner la vie, et la vie éternelle, parce que la substance de ce pain est l’amour, un amour si grand qu’il nous nourrit de lui-même, un amour gratuit, toujours à la disposition de toute personne affamée et qui a besoin de refaire ses forces.  Quelle meilleure occasion que celle de la fête du Saint Sacrement pour nous appeler à un nouvel examen de conscience: “Et moi? Où est-ce que je veux manger? À quelle table est-ce que je veux me nourrir? À la table du Seigneur? Ou bien, est-ce que je rêve de manger des mets délicieux, mais dans l’esclavage?